E-REPORTING

Le e-reporting : un pilier essentiel de la facturation électronique

Avec l’obligation progressive de la facturation électronique, une autre mesure clé s’impose aux entreprises françaises : le e-reporting. Souvent moins connu que le e-invoicing (l’émission et la réception de factures électroniques), il constitue pourtant un outil central dans le nouveau système de contrôle fiscal. Il permet à l’administration d’avoir une vision plus exhaustive de l’activité économique des entreprises.

 

Dans cet article, nous vous expliquons ce qu’est le e-reporting, quelles entreprises sont concernées, les données à transmettre, la fréquence des envois ainsi que les modalités de mise en œuvre, le tout dans une optique concrète de conformité.

Qu’est-ce que le e-reporting ?

Le e-reporting est un dispositif complémentaire à la facturation électronique. Il vise à transmettre à l’administration fiscale toutes les informations relatives aux transactions.

 

Cela concerne principalement :

  • Les opérations réalisées avec des clients particuliers (B2C) en France ou à l’étranger ;
  • Les transactions B2B internationales (entre entreprises situées dans des pays différents) ;
  • Les données de paiement issues d’opérations ponctuelles, comme celles enregistrées par les logiciels de caisse.

 

Contrairement aux factures électroniques, qui sont échangées entre entreprises via une plateforme, les données de e-reporting sont envoyées à l’administration fiscale pour permettre un suivi fiscal renforcé.

Quelles données doivent être transmises dans le cadre du e-reporting ?

Les données à transmettre varient selon la nature des opérations, mais certaines mentions sont systématiquement requises pour garantir la conformité :

Informations générales à fournir :

  • Le numéro d’identification fiscal (SIREN ou SIRET) de l’émetteur ;
  • La période concernée par les données ou la date de la transaction ;
  • La nature de l’opération (vente de biens, prestation de service, export, etc.) ;
  • Le montant HT, le montant de la TVA, ventilés par taux applicable (5,5 %, 10 %, 20 %) ;
  • La devise utilisée, si elle diffère de l’euro ;
  • Le nombre de transactions journalières (dans le cas d’opérations sans facture) ;
  • Le numéro de facture, si une e-facture a été émise ;
  • Le cas échéant, la mention « paiement de la TVA sur les débits ».

 

Il est important que ces informations soient transmises dans un format structuré et standardisé, via un canal sécurisé.

À quelle fréquence envoyer les données de e-reporting ?

La périodicité de transmission dépend du régime fiscal de l’entreprise :

  • Régime réel normal – mensuel : les données doivent être envoyées tous les 10 jours, avec un délai maximum de 10 jours après la fin de chaque période ;
  • Autres régimes fiscaux (réel simplifié, micro, etc.) : la transmission est mensuelle, avec un délai de 7 jours après la fin du mois.

 

Il est donc crucial d’adapter son organisation pour respecter ces délais et éviter tout risque de non-conformité ou de pénalité.

Pourquoi l’État impose-t-il l’e-reporting ?

Le principal objectif est de lutter plus efficacement contre la fraude à la TVA, qui représente plusieurs milliards d’euros de manque à gagner chaque année pour les finances publiques.

 

Mais ce dispositif vise également à :

  • Alléger les obligations déclaratives à moyen terme (pré-remplissage des déclarations de TVA) ;
  • Automatiser et fiabiliser la collecte des données fiscales ;
  • Favoriser la modernisation numérique des entreprises françaises.

 

En parallèle, les entreprises bénéficient d’une meilleure visibilité sur leurs flux commerciaux, et peuvent gagner en temps et en productivité grâce à la dématérialisation complète des processus de facturation.

Quelles entreprises sont concernées par le e-reporting ?

Toutes les entreprises établies en France et assujetties à la TVA sont concernées dès lors qu’elles réalisent :

  • Des ventes à des clients particuliers (B2C) ;
  • Des opérations commerciales avec des entreprises ou des clients étrangers (hors France) ;
  • Des encaissements sans émission de facture électronique, notamment via des logiciels de caisse.

Cela concerne donc aussi bien les TPE, PME, ETI que les grandes entreprises, quel que soit leur secteur d’activité.

Calendrier de mise en œuvre du e-reporting

Le calendrier du e-reporting est aligné sur celui de la généralisation de la facturation électronique, récemment mis à jour par l’administration fiscale. Voici les échéances actuelles :

 

  • 1er septembre 2026 : obligation pour les grandes entreprises et les ETI de transmettre les données de e-reporting ;
  • 1er septembre 2027 : obligation étendue aux PME, TPE et micro-entreprises.

 

La réception des factures électroniques devient quant à elle obligatoire pour toutes les entreprises dès le 1er septembre 2026.

 

Il est donc essentiel d’anticiper cette échéance, car la mise en place d’une solution de e-reporting nécessite du temps, de la formation, et parfois des investissements technologiques.

Comment transmettre les données de e-reporting ?

Les données doivent être transmises à l’administration fiscale via une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP).

Plusieurs scénarios existent :

Pour les ventes à des particuliers (B2C)

  • Si l’entreprise utilise un logiciel de facturation, les données peuvent être extraites automatiquement à partir des e-factures émises, puis envoyées à la PDP ;
  • Si l’entreprise utilise une caisse enregistreuse, le fichier de clôture journalier (le « ticket Z ») est utilisé pour générer un récapitulatif structuré, transmis directement via la plateforme.

Pour les opérations avec des clients étrangers

Les factures concernées sont émises comme à l’habitude, mais les données de transaction (montants, TVA, date) doivent être résumées et transmises dans le cadre du e-reporting. Cela s’applique aussi bien aux exportations qu’aux prestations de services rendues à l’international.

En l’absence de facturation électronique

Si aucune facture électronique n’est émise (cas d’une vente en magasin, par exemple), un récapitulatif quotidien doit être produit. Celui-ci inclut le montant total HT, la TVA collectée, le type d’opération, etc.

Bonnes pratiques pour réussir sa mise en conformité

Voici quelques recommandations pour bien anticiper la mise en place du e-reporting :

  • Cartographiez vos flux de facturation : identifiez les opérations B2C, B2B à l’étranger, ou non concernées par la facturation électronique.
  • Vérifiez les capacités de vos outils de gestion : ERP, logiciels de facturation ou de caisse doivent être compatibles avec le e-reporting.
  • Choisissez une plateforme adaptée : un PDP ou via un prestataire comme Tisserand Expertise & Conseil qui peut vous accompagner pour automatiser les envois.
  • Testez vos transmissions en amont : mettez en place une phase de test avant l’échéance réglementaire.
  • Formez vos équipes : les services comptables doivent comprendre les nouvelles obligations pour bien les intégrer au quotidien.

Conclusion : un enjeu stratégique à ne pas négliger

Le e-reporting n’est pas une contrainte administrative de plus. Il s’inscrit dans une réforme plus large de modernisation de la gestion fiscale des entreprises. En le mettant en place dès maintenant, vous prenez une longueur d’avance sur vos concurrents, vous améliorez votre organisation interne, et vous limitez les risques de sanctions.

 

Chez Tisserand Expertise & Conseil, nous accompagnons les entreprises de toutes tailles dans la mise en conformité avec la réforme de la facturation électronique et du e-reporting.

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